Introduction
Participer à une chasse en mer est toujours une période d’effervescence et un moment exceptionnel pour capturer de beaux poissons, et en nombre, à condition de ne pas faire d’erreurs et de respecter les règles de l’art.
1) Le principe naturel d’une chasse
La chasse est représentative de la chaîne alimentaire. Cela commence par un banc de petits poissons fourrage proche de la surface dans une zone riche en planctons et souvent abritée des courants. Ces poissons fourrage sont essentiellement des sardines, des sprats, des éperlans, ou des anchois.
Ils vont être chassés par un banc de poissons un peu plus gros, généralement des maquereaux, des chinchards et des petits bars de 20 à 40 cm, les plus vifs et les plus rapides à se mettre à table. Saisis par une frénésie alimentaire, les prédateurs vont multiplier les attaques au sein du banc pour éclater, désorienter et pousser leurs cibles vers la surface (mur naturel) afin de les capturer plus facilement.
C’est alors que les oiseaux marins en profitent pour participer au festin en piquant à la surface de l’eau, en virevoltant et en piaillant. Les sources de danger venant du ciel et des profondeurs, les proies n’ont d’autre solution que de se regrouper pour augmenter leur chance de survie.
Les plus gros spécimens, bars et maigres arrivent ensuite en se mettant en-dessous pour moins consommer d’énergie en récupérant des proies étourdies ou mortes qui coulent lentement vers le fond.
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2) La recherche du poste
Pour ne pas errer en mer pendant des heures, sans rien voir, plusieurs règles sont à connaître. Elles dépendent essentiellement de la saison, du lever et du coucher du soleil toujours plus favorables, des phases lunaires avec les marées et des conditions météo.
Renseignez vous auprès de vos amis pêcheurs pour connaître les mouvements et les captures des poissons des derniers jours afin de prendre les bonnes directions de prospection. Recherchez en priorité les postes de pêche connus à proximité de votre port.
3) L’action de pêche sur une chasse
La dérive
Il est important de connaître approximativement le sens de votre dérive avant d’arriver sur zone. Elle est déterminée par le vent et le courant. C’est votre dérive qui vous permettra de passer sur la zone de pêche sans bruit.
L’arrivée
Le pêcheur arrive sur les lieux d’une frénésie de chasse violente où tous les coups sont permis, sauf pour les pêcheurs. Ralentissez bien avant d’arriver sur zone. Les moteurs sont très sonores dans l’eau. Plus vous serez discrets, plus la pêche durera longtemps. Si vous arrivez à pleine vitesse avec votre hors bord en coupant brutalement votre moteur au milieu de la chasse en générant des vagues, tous les poissons disparaîtront en 30 secondes et vous saboterez l’action des pêcheurs discrets déjà sur zone avant votre arrivée. La précipitation donne de mauvais résultats. Prenez votre temps, les bars ne s’envoleront pas.
Vous devez contourner la zone où sont les oiseaux par un grand arc de cercle pour vous laisser dériver sur la zone de chasse.
Le matériel
Pour ce type de pêche vous pouvez utiliser une canne polyvalente d’une longueur entre 1,80 et 2,20 m, le moulinet de taille moyenne série 4 000 ou 5 000.
Pour les leurres, vous pouvez utiliser des jigs, des leurres souples ou une mitraillette à soutenir avec un train de chipirons et une cuillère ondulante de 80 g à 200 g selon les conditions de mer.
La technique
Dans la zone proche de la surface, ce sont généralement des bars de petites tailles ou de tailles moyennes. Les plus gros spécimens se trouvent à proximité en zone d’attente ou en-dessous du banc. Ils mangent essentiellement des poissons blessés ou moribonds qui leur parviennent du haut, limitant ainsi la dépense d’énergie.
Ne remontez surtout pas tout de suite sur la zone de chasse car les plus gros bars se trouvent en lisière de la zone de chasse parfois éloignés de 50 à 200 mètres en fonction de la taille de la chasse.
Il ne faut pas hésiter à pêcher proche du fond avec un leurre un peu plus gros.
Il faut identifier rapidement la nature des proies chassées par les poissons. Il faut présenter des leurres dont la taille et les couleurs sont proches. Inutile de lancer un leurre fluo dans une concentration de sprats. Les poissons sont focalisés sur une proie, une odeur, une vision. Il ne faut pas dévier de cette attention.
Votre leurre souple ne sera jamais aussi réaliste qu’une proie vivante au milieu d’une boule mouvante de milliers de poissons fourrage. En périphérie, il peut par contre faire illusion. Optez pour des animations lentes simulant des blessures ou la mort. Elles seront plus efficaces que des animations brutales.
Les gros bars ou maigres se situent souvent au-dessous de l’agitation. Il faut alors choisir des leurres assez denses qui permettent de descendre rapidement dans les couches basses de la chasse.
Vous devez contrôler votre dérive pour que votre leurre arrive exactement sous la boule de proie. Tout se joue bien souvent en quelques minutes, soyez réactifs tout en gardant votre calme.
