Introduction
Tirer un poisson nageur au moteur derrière son bateau à une vitesse de traîne de 2 ou 3 noeuds est une technique de pêche simple et très efficace pour pêcher le bar, la bonite et le maquereau et pour échantillonner un secteur de pêche.
La traîne légère fournit au pêcheur des informations précieuses et immédiates sur tout son écosystème de pêche. Grâce à ses prélèvements, le pêcheur recueille des renseignements qui lui permettent de tirer des conclusions sur la population de poissons présente sur son secteur de pêche en temps réel. Le poisson est-il présent en nombre sur le bord de côte ? Est-il mordeur ? Est-il maillé ? Quelle est la nature des proies recherchées par les prédateurs : poissons fourrage, sprats, crabes, lançons ? Sur quelle nature de fonds le poisson se trouve-t-il ? A quelle profondeur ? Sur quel spot ? Les conditions de mer sont-elles favorables ?
En moins de 30 minutes un pêcheur aguerri connaît approximativement sa pêche du jour en quantité et taille de prise et peut aussi décider de rentrer bredouille sachant qu’il est inutile de persévérer.
L’inconvénient principal de cette technique est sa profondeur de pêche limitée entre la surface et 6-8 mètres. Les poissons nageurs les plus efficaces de 70 à 130 ne descendent pas sous ces profondeurs. L’été lorsque les températures de l’eau augmentent, l’oxygène se raréfie et les poissons vont chercher des zones plus fraîches. Il faut alors prospecter des fonds plus profonds, plus éloignés de la côte mais inaccessibles pour les poissons nageurs. Il est alors préférable de changer de technique de pêche.
Canne, moulinet et épuisette
Le matériel est simple et peut-être rudimentaire. Il faut une canne plutôt courte, polyvalente, assez puissante et suffisamment raisonnante pour percevoir visuellement la vibration du scion provoquée par la nage du leurre. Un moulinet de taille 4 000 minimum équipé d’un nylon de 40/100 ou d’une tresse/flurocarbone. Nous préférons le nylon pour la traîne légère, plus facile à démêler.
Une épuisette en fil nylon pour éviter les accroches des tridents est indispensable pour sortir de l’eau des poissons de plus de 50.
Les montages
1er montage : Montage direct avec du nylon 40/100, une agrafe à leurre et un montage sans plomb d’un poisson nageur avec grande bavette.
2ème montage : Montage avec une plombée permettant de jouer sur le poids du plomb utilisé pour atteindre des profondeurs différentes. Pour relier le corps de ligne, le plomb et le bas de ligne, nous utilisons un émerillon en T avec des rollings pour éviter les vrillages de la ligne. Le corps de ligne (Nylon 40/100) est aligné sur l’émérillon avec le bas de ligne constitué de 2 brasses de fluorocarbone de 35/100. Le plomb de masse variable en fonction de la profondeur de pêche est relié sur le T de l’émerillon par une potence de 10 à 20 cm de fluorocarbone de 35/100.
Ce 2ème montage permet d’utiliser des leurres plus courts avec des petites bavettes.
Les poissons nageurs
Lorsque le poisson est présent en quantité et mordeur de nombreuses marques et type de poissons nageurs sont efficaces. Le leurre doit avoir une nage régulière, rester en ligne sans décrocher et renvoyer vers la canne de puissantes vibrations sans trop tirer.
Lorsque le poisson est plus rare ou moins actif, il convient d’être plus sélectif sur le choix de ses leurres. 3 marques reconnues pour leur efficacité sortent du lot.
Le Rapala Deep Tail Dancer nage parfaitement même à grande vitesse et peut plonger jusqu’à 12 mètres grâce à sa bavette ultra plongeante. Sa taille varie de 70 (prof 4,5 m) à 130 (prof 12 m).
La taille optimum pour ce leurre est de 90 jusqu’à 6 mètres de profondeur.
Ce leurre est assez fragile sur les grosses prises. Sa bavette peut casser après un rude combat.
Deep Tail Dancer – Blue Flash
Deep Tail Dancer – Glow Flash
Deep Tail Dancer – Red Head
Le DD-Squirrel 79 d’illex est la star des pêcheurs tranchais de traîne légère. Ce long bill minnow avec billes à effet sonore est capable de plonger entre 2 et 4 mètres. Il se désaxe immédiatement à la moindre sollicitation faisant miroiter ses flancs tel un poisson fourrage agonisant. La version super DD permet de pêcher jusqu’à 4 mètres.
DD-Squirrel 79 – Bone, Ghost Crown et Shine Katana
Le Yo-Zuri Crystal Minnow Deep Diver est la star des réseaux sociaux. Il reprend toutes les caractéristiques du célèbre Crystal Laser, revêtement qui capte la lumière et la renvoie dans toutes les directions. Billes à effet sonore. Sa longue bavette Deep Diver lui permet de pêcher plus profondément jusqu’à 4 mètres, pour des tailles de 90 à 130.
Yo-Zuri Crystal Deep Diver – Red Head- 130
Yo-Zuri Crystal Deep Diver – Sardine – 130
Quelle taille et quelle couleur de poisson nageur ?
Quelle taille de leurre ?
L’été, les conditions climatiques et surtout la température de l’eau modifient le comportement du poisson. La digestion se fait différemment et les poissons préfèrent manger des petites proies bien plus faciles à digérer. Comme pour l’homme, la façon dont le poisson s’alimente conditionne son état physique. Pour cette période de l’année, il est préférable d’utiliser des leurres entre 75 et 90 cm.
Au printemps, à l’automne et durant l’hiver, la taille des leurres peut-être plus importante jusqu’à 140.
Quelle couleur de leurre ?
Quelques principes à connaître. Dans le milieu marin, c’est l’art du camouflage qui fait le succès d’un leurre. Dans la nature, les proies se camouflent par mimétisme. Plus le leurre se confond dans son environnement, plus le prédateur active ses sens. Les coloris les plus courantes sont ventre clair / dos bleu, gris ou vert, leurre blanc nacré et marron translucide.
En suivant cette logique :
Le blanc nacré convient à un ciel blanc ou très lumineux. Il est efficace sur les zones peu profondes quand le poisson a plus de chance de voir le leurre par le flanc. Le blanc est aussi très efficient dans les eaux brassées, autour des roches par exemple et partout ou le blanc est dominant.
Le dos bleu/ventre blanc convient très bien aux poissons nageurs avec effet de Rolling. L’effet de Rolling produit par la nage alterne la couleur bleue (qui se fond avec le ciel), et le ventre blanc créant ainsi un stimuli visuel à la fois confus et attractif.
Le rouge convient bien aux aurores et au crépuscule, car cette couleur est la dernière visible dans des conditions de faible luminosité. Dans l’obscurité, le rouge maintient un soupçon de visibilité.
De façon générale, l’apparence du leurre doit ressembler aux proies chassées à l’instant de pêche et se fondre dans son environnement. Les fonds sont verdâtres, optez pour le vert, pleine mer, ciel bleu et eaux claires, optez pour un dos bleu. Le ciel est blanc choisissez pour un ventre blanc. Au printemps, le bar se nourrit de petites seiches, optez pour une couleur translucide marron/orangée.
Opaque ou translucide ?
A la belle saison, avec un soleil haut dans le ciel, un leurre opaque se dessine en ombre chinoise et le bar fera la différence entre un objet leurre et une proie vivante. L’opacité du leurre est un détail qui peut donc poser problème.
Lorsque le soleil tape, essayez un leurre transparent et discret qui laisse passer la lumière. L’oeil du poisson est perturbé par cette lumière. La lumière rend floue et méconnaissable le mouvement du leurre et sa nage. Il donne l’impression au bar d’une proie qui se camoufle.
Lorsqu’il n’y a pas de soleil, les impressions visuelles changent. Le poisson voit mieux par mauvais temps ou temps couvert qu’un jour de plein soleil. Un leurre translucide n’a aucun intérêt dans ces conditions.
La Technique de pêche
Régler la vitesse du bateau sur une vitesse de 2 à 3 noeuds, mettre le leurre à l’eau puis libérer la ligne derrière le bateau sur une longueur de 80 à 100 mètres. Traîner à une profondeur correspondant aux caractéristiques de nage de votre leurre. Votre poisson nageur doit raser le fond. Votre bavette incline le leurre vers l’avant et évite les accrochages des tridents.
Le bon réglage du frein du moulinet est primordial pour la pêche des plus gros spécimens. En cas de rush violent qui suit la touche, un frein trop serré risque d’arracher le matériel, entraîner la rupture de la ligne ou de la canne. A l’inverse un frein pas assez serré facilitera la fuite du poisson qui peut vous vider cent mètres de fil en quelques instants.
Surveiller régulièrement la vibration de votre scion de canne qui atteste de la bonne nage de votre leurre. Dès que votre scion ne vibre plus, il est nécessaire de remonter le leurre pour le libérer de probables algues qui entravent ses mouvements.
En cas d’accroche, faîtes demi-tour au moteur pour revenir sur le lieu d’accrochage puis tirer votre leurre dans le sens opposé.
En cas de touche, ralentissez votre vitesse et tenez votre canne vers l’arrière du bateau sur un angle relevé supérieur à 45°C. Fatiguer le poisson avant de l’approcher du bateau en maintenant une pression constante sur votre fil.
Pensez à remplacer les tridents d’origine ou rouillés par des tridents adaptés pour les grosses prises
Utilisez une pince spéciale à anneaux brisés pour leur remplacement.
